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Lisbon's flowers
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9 mars 2006

Et puis...

150740227

Mon régime est trop trop sévère mais j'essaye de me voir en maillot et ça me motive

Une demoiselle au sourire et à l'optimisme débordant ne va pas bien et ça c'est vraiment pas normal, surtout que je suis impuissante.

Y a grève, pas cours, peut être pas cours demain du coup je glande. Je crois que là je commençais à péter un cable alors pour ça je remercie Villepin d'avoir eu l'idée du CPE, au moins on m'oblige à ne pas aller à la fac et je peux dormir !!!

J'ai mon obsession du travail qui me reprend. Mais ça c'est normal vu toutes les obsessions que je dois supprimer (bouffe, automutilation) faut bien qu'il y en ait une qui persite.

J'ai commencé Baise Moi de Despentes, ça me fout le moral à zéro, j'aime beaucoup moins que les autres mais je peux pas m'empêcher de le lire, juste pour retrouver ce qui m'avais tant plus dans les autres.

Voilà ce que j'ai écrit pour l'atelier d'écriture qui aurait dû avoir lieu aujourd'hui. Les phrases en gras étaient imposées : une phrase de début, une phrase de fin.

Je suis ridicule. Ils me traitent de fous à présent. Tout ça parce que malgré ma grande villa, ma femme sublime et mes enfants parfaits, je me suis retrouvé étalé sur le sol ce matin, une bouteille à coté de moi avec une boite vide. Oui j’ai voulu mourir. Oui je suis ridicule. Alors voilà, maintenant on m’a conduit ici dans cet hôpital avec tous ces fous. Mais qu’est-ce que je fais là ! Moi tout ce que je voulais c’était partir. On dit souvent de moi que je réussis tout ce que je fais, voilà la preuve que non. J’ai raté ma mort.

Cet endroit est glauque. Les gens passent dans les couloirs, le regard vide, le teint pâle et des mots incohérents au bout des lèvres. Et puis y a les blouses blanches qui courent dans tous les sens, empêchent un tel de se pendre, celui-là de mettre le feu. Pff…si mes enfants me voyaient là ! J’aurais tellement aimé qu’il soit fier de moi. Si j’étais mort, peut-être qu’ils auraient gardé une belle image de leur père. En attendant, je n’ai même pas le droit de voir ma femme. Si ça se trouve elle n’en a même pas envie. Elle aurait pu me redonner du courage mais j’ai dû tellement la décevoir. Alors je me retrouve seul avec ces gens que je ne connais pas, que je ne veux pas connaître. Y a ce vieux dans son coin qui pue l’alcool à toute heure de la journée. Pourtant vu comment on est surveillé ici, j’ai du mal à comprendre comment il peut se procurer de l’alcool ! Et puis y a cette femme d’une trentaine d’année qui n’arrête pas de faire des clins d’œil à tous les hommes qu’elle croise. Tout à l’heure dans cette espèce de cantine, elle m’a même fait du pied ! Y a cette petite fille aussi. Au début, je pensais qu’elle était en visite. J’ai trouvé ça très triste. J’ai pensé à Paul et Martin et je me suis dit que ça pourraient être eux, qu’ils pourraient être là pour me voir perdu dans cet univers tout sauf enfantin. Et puis j’ai vu que l’infirmière lui portait son plateau dans sa chambre. J’ai compris que c’était une malade et j’ai été encore plus triste. La dernière fois, elle m’a parlé. Elle était assise à la table du salon commun à dessiner et moi je fumais puisque je n’ai plus rien d’autre à faire. Elle m’a regardé avec des yeux profonds et m’a demandé pourquoi j’étais là. Je lui ai dit que j’avais voulu mourir. Et puis sans savoir ce qui se passait je me suis mis à lui déballer toute ma vie. La pression qu’il y avait autour de moi, mon envie de tout foutre en l’air parce que je m’apercevais que j’étais bon à rien, que je ne pouvais plus rien apporter à ma femme et à mes enfants. Alors là, elle m’a pris la main et m’a dit que mes enfants avaient besoin de moi, que pour eux j’étais forcément un type formidable, que je devais aller de l’avant au lieu de vouloir tout arrêter. Cette fille était si jeune, et ses mots étaient tellement justes ! J’en étais réellement ému. J’allais lui demander pourquoi elle était là, elle, mais je m’aperçus qu’elle s’était précipité pour rejoindre sa chambre. L’infirmière qui passait par là m’expliqua que son père avait mis fin à ses jours après la mort de sa mère et que depuis elle ne voulait plus rien manger. Je m’en suis voulu ! A nouveau je pensais à Paul et Martin et à leur avenir.

Un matin, je me suis réveillé et la fillette n’était plus là. On m’apprit qu’elle avait été transférée à l’hôpital. Son refus de manger était devenu un réel danger pour sa santé. Pourtant je savais qu’elle allait mieux, on en avait souvent parlé. J’avais tenté de lui expliquer le geste de son père, elle recommençait à manger mais le mal était déjà fait.

Un jour, on a autorisé à ma femme et mes enfants de venir. On n’a rien expliqué à mes enfants, juste inventé que j’avais une grosse grippe qui était resté longtemps contagieuse. Quant à ma femme, je ne m’attendais pas à la voir aussi compréhensive. Je lui parlais de ma rencontre avec cette fillette et ce que j’avais appris d’elle. Elle n’écoutait plus désormais. Elle me dit qu’elle ne voulait plus en parler, que c’était une erreur de parcours, que je devais sortir et qu’on en parlerait plus jamais. J’ai mal vécu ses paroles mais j’ai pris sur moi, pour Paul, pour Martin, pour ne pas rester plus longtemps ici.

Une semaine plus tard, j’étais de retour chez moi. Mes enfants faisaient tout pour que je ne tombe plus malade. Le dernier venait tous les soirs me recouvrir avec sa couette pour que je n’attrape pas froid !

Quant à la petite fille je l’ai retrouvée…et j’irais de l’avant, j’irais, j’irais

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Commentaires
S
Toujours aussi bien écrit, j'aime beaucoup la fin qui assez optimiste.<br /> <br /> J'espère que tu as bien profité de ces quelques jours de manifestation ... ;)<br /> <br /> Bisou
P
d'où t'es venue cette inspiration???
C
très jolie texte!
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